Covid-19: QUEL IMPACT SUR NOS FINANCES
Malgré la crise sanitaire inédite, le ralentissement brutal de l’activité sociale et économique de notre pays et les prévisions de croissance de l’économie mondiale tendant davantage vers une récession, les français restent néanmoins soucieux de la sauvegarde et même de la valorisation de leur patrimoine.
Alain ATALLAH, Président du GROUPE TRINITY Gestion Privée nous répond.
Quel fut votre sentiment à l’annonce de l’épidémie de ce que l’on appelait alors le Coronavirus en Chine ?
Alain ATALLAH. En février, les cas de coronavirus semblaient seulement concentrés dans la province du Hubei et en Chine, et une baisse graduelle du nombre de nouveaux cas était visible. Mais la multiplication des foyers de contagion hors des frontières chinoises, notamment en Corée du Sud et en Italie, ont constitué un changement de dimension tant dans l’épidémie que sur les marchés suite à une plus forte perturbation de l’activité économique, plus longue que ce que l’on pouvait espérer.
Pour les épargnants, nos clients, l’heure était à la sauvegarde de leur portefeuille après un début d’année haussier suivant la tendance de 2019. Les arbitrages sans nombres ont été effectués pour « shorter » les positions sur toutes les classes d’actifs et tous les portefeuilles. L’or alors valeur refuge, décote !
Chez Trinity, nous étions sensibles à l’évolution de l’épidémie, et le risque systémique était visible. Beaucoup de CGP sensibilisent leurs clients à la gestion active de leur portefeuille. Notre intervention fut ressentie comme un soulagement, et a renforcé la relation de confiance que nous entretenons activement avec nos clients. Aujourd’hui, ils attendent avec impatience un retour sur les marchés baissiers.
« Tous les acteurs financiers ont ressenti la tendance se profiler à l’annonce de l’épidémie de Covid-19. »
Le confinement que nous connaissons aujourd’hui a des répercussions importantes sur l’économie mondiale. Le CAC40 perd plus de 30% en quelques jours. Y a-t il une stratégie d’investissements à mettre en œuvre ?
Alain ATALLAH. En effet le choc est extrêmement violent. Mais se sont d’abord les valeurs bancaires qui ont été les premières victimes début Mars, puis les secteurs de l’hôtellerie et de la restauration. Les restrictions successives renforcent toute illusion d’un rebond. Ceci étant, la FED comme la BCE mettent en place des plans de sauvetage avec des montant faramineux, et ce qui ne s‘est jamais vu jusqu’alors.
La FED s’est engagée à racheter sans limite les obligations d’entreprises privées. Ce geste encore inimaginable va sans doute rassurer les investisseurs sur la hausse des taux d’intérêts. La BCE de son côté annonce un programme de rachat d’actifs de plus de 750 milliards d’euros en plus des 300 milliards annoncés par le président Macron.
L’émission des « corona Bonds » annoncée par la commission européenne est aussi un exemple de cohésion entre les pays européens, susceptible de rassurer les investisseurs.
Le scénario le plus probable serait une reprise de la courbe en « U » au vu de toutes ces annonces choc. Cependant, compte tenu des pics de l’épidémie attendus dans les prochaines semaines, et malgré une reprise de l’activité industrielle et de la consommation chinoise, les bienfaits de ces états providences ne se ressentiront sur les marchés qu’à partir du deuxième semestre 2020 voire même le 3ème trimestre.
Quid de la fiscalité ? Nous sommes encore dans l’attente des annonces, mais la reprise économique va en dépendre également.
Retourner progressivement sur les marchés et de manière périodique sera sans doute la meilleure manière d’aller rechercher de la performance en allant vers les secteurs qui ont le plus souffert, et qui bénéficient du soutien des gouvernements. C’est ce que nos clients attendent déjà.
« Un retour progressif sur les marchés reste la meilleure stratégie d’investissement. »
Imaginez-vous une répercussion également sur l’immobilier ?